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Ingrid

L'expo « Paris, capitale de la gastronomie », un festin culturel

Dernière mise à jour : 17 juil. 2023

Jusqu’au 16 juillet 2023 se déroule, au sein de la Conciergerie à Paris, une exposition sur la naissance de la gastronomie. L’occasion de redécouvrir la passionnante histoire de la cuisine française au sein même de la capitale !


Bien qu’aujourd’hui Paris rencontre une compétition folle en matière de gastronomie, il est bon de rappeler que celle-ci est née en son sein. C’est pour cette raison que je fus ravie de découvrir l’arrivée imminente de l’exposition « Paris, capitale de la gastronomie, du Moyen Âge à nos jours », pensée, entre autres, par le journaliste François-Régis Gaudry. Festins de rois et de reines, création des Halles, prémisses du restaurant… Préparez-vous à un voyage dans le temps !


Festins de rois


Pour découvrir cette exposition, il faudra vous rendre à la Conciergerie à Paris, au sein même de la salle des Gens d’armes, qui servit jadis de réfectoire. Après s’être exclamé devant la beauté de l’endroit (si si, le lieu le mérite), direction l’accueil pour emprunter un histopad qui vous met en immersion, via un écran, dans la pièce telle qu’elle était autrefois.


En suivant le parcours, vous découvrez les banquets organisés en l’honneur de rois et reines. On débute avec celui de Charles V en 1378 jusqu’à celui des chefs d’état durant la COP21 de 2015. On y prend toute la mesure du patrimoine culinaire déployé lors de ces rencontres diplomatiques et l’émerveillement des invités devant cette opulence. C’est ainsi que l’on apprend que la jeune reine Elizabeth II fut bien amusée par le « hérisson périgourdin au nid » qu’on lui servit, une boule de foie gras hérissée de lamelles de truffe et sa brioche, elle aussi avec un cœur de foie gras et piquée d’amandes effilées.

Festin du mariage de Napoléon Ier et de Marie-Louise, 2 avril 1810 par Alexandre Benoît Jean Dufay (1812)

Vaisselles, gravures, photographies et menus accompagnent les descriptions de chaque banquet. Tout a été pensé et réuni pour que vous puissiez revivre ces moments charnières. Même un festin du maître-cuisinier Taillevent est reconstitué en 3D, mais je m’attendais à plus…


Les Halles, ventre de la capitale


Petit bond en avant, et vous voilà arrivé au XIXe siècle, aux Halles. Ce grand marché permettait alors de nourrir (de soupe à l’oignon notamment) la capitale en pleine mutation. Emile Zola en fait d’ailleurs le théâtre de son fameux roman « Le Ventre de Paris » (1873), ce ne sera pas le seul artiste à être inspiré par le tumulte du lieu.


Cette partie de l’exposition vous permet également d’en découvrir plus sur le terroir francilien (« un trésor agricole ») que l’on tend à omettre. Mais l’appétit de la capitale doit aussi être assouvi par les produits régionaux rapportés par le chemin de fer, alors en pleine expansion. Puis, c’est Rungis, en 1969, qui prendra le relais des Halles.


L’invention du restaurant


Cette troisième section fut ma préférée. En plus d’adorer l’origine des restaurants, je l’ai trouvé plus immersive que les autres. Au détour de menus, de vaisselles et de peintures, vous aurez l’occasion de suivre ses prémisses, dans les années 1760, jusqu’aux débuts des cabinets particuliers, des bouillons et des restaurants populaires.

Diner aux Ambassadeurs par Jean Béraud, vers 1880

Les menus d’époque vous mettent l’eau à la bouche et il est toujours amusant de regarder quelle commande vous auriez passée alors. Êtes-vous plutôt « canard aux choux ou aux navets » ou « foie de veau sauté à la ravigotte » ? Ce qui surprend, outre les prix de l’époque, c’est que la plupart des plats sont encore à la carte de nos restaurants actuels !


Plaisirs sucrés et ouverture sur le monde


L’exposition arrive à sa fin, et pour cela, quoi de mieux que parler dessert ? Surtout quand on connaît le rapport que Paris a toujours entretenu avec les plaisirs sucrés ! Cette avant-dernière partie est assez petite, mais le lustre et le buffet en pain commandés en 1971 par Salvador Dalí à Lionel Poilâne en valent le détour. Enfin, un hommage, un peu sobre à mon goût, est donné à Antonin Carême et Jules Gouffé, génies de la pâtisserie française.


L’exposition se clôt sur une ouverture de Paris comme capitale de la gastronomie française, mais aussi internationale. « Chinoise, espagnole, grecque, maghrébine, russe, chaque cuisine a une histoire parisienne qui lui est propre, par son installation, sa diffusion et son statut », peut-on lire. Quelques dernières références cinématographiques et médiatiques rappellent que Paris n’a pas dit son dernier mot et entend bien rayonner encore de longues années.


Mon avis


Les origines de la cuisine me passionnent, alors, lorsque j’ai appris qu’une exposition allait traiter le sujet avec un focus sur Paris, j’étais ravie. J’ai d’abord été enthousiasmée par le lieu que je trouve très bien choisi et somptueux.


Concernant l’expo elle-même, je la trouve complète, elle n’omet aucun détail (chose difficile avec une histoire si dense), et l’histopad est très bien pensé et ludique. Je n’imagine même pas tout le travail qu’a dû demander la réunion de ces archives, pièces d’art et vaisselles d’époque !


En revanche, je trouve que l’exposition manque d’immersion. Il y avait un peu trop de textes selon moi, parfois inaccessibles à cause du monde (nous étions pourtant un jour de semaine). En fait, j’aurais aimé voir des reconstitutions de mets qui furent dégustés, vivre un peu plus ces moments comme si j'y étais (avec des brouhahas, des bruits d'assiette, des vidéos...). Peut-être me suis-je trop habituée à ces expositions qui mêlent le toucher et les expériences sensorielles… Mais cela n'est que mon avis, l'exposition est vraiment de qualité et on voit bien tout le travail fourni pour rendre justice à la gastronomie parisienne.


J’espère que vous me ferez part de vos retours !


« Paris, capitale de la gastronomie, du Moyen Âge à nos jours »

À la Conciergerie - 2, boulevard du Palais, Paris 1er

Jusqu’au 10 juillet 2023

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